Prévenir les troubles respiratoires des taurillons
Engraisser ses animaux ou mettre en place des bovins achetés à l’extérieur de l’exploitation nécessite d’anticiper les risques sanitaires, notamment respiratoires.
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« Le risque majeur pour les animaux d’engraissement reste les pathologies respiratoires », affirme le directeur du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Creuse, Boris Boubet. Réunies sous le terme générique de « grippe », ces maladies infectieuses sont nombreuses et multifactorielles. Il est donc essentiel de respecter certains critères concernant la densité des bovins dans les bâtiments afin de limiter les risques de contamination.
« Plus les animaux sont serrés, plus ils tombent malades, résume Boris Boubet. Une étude menée sur 15 000 taurillons révèle que le taux de grippe passe de 6 % lorsque les bovins ont 4,5 m2 chacun, à 28,4 % lorsqu’ils n’ont que 3,5 m2. ». Le directeur du GDS recommande de respecter scrupuleusement les préconisations selon l’âge du broutard, voire de prévoir plus d’espace, « quitte à retirer des animaux pour assurer le confort et la sécurité des autres ». L’aération joue aussi un rôle clé, car elle réduit l’humidité dans le bâtiment. « Un taurillon tolère beaucoup mieux les courants d’air qu’un petit veau, souligne Boris Boubet. Il ne faut pas hésiter à adopter un système de ventilation très ouvert. »
Transition alimentaire indispensable
Qu’ils soient nés sur l’exploitation ou issus d’autres fermes, les broutards doivent bénéficier d’une transition alimentaire soigneusement conduite. Cela dure habituellement trois à quatre semaines et assure une bonne transition vers une ration fibreuse et énergétique. L’accès à l’abreuvoir et le débit d’eau sont également essentiels à la santé de l’animal, et donc, à sa résistance face aux maladies. « La transition alimentaire est aussi le moment opportun pour mettre en place une vaccination préventive – devenue presque incontournable –, définie par l’éleveur selon l’historique des contaminations sur la ferme », explique Boris Boubet.
C’est pourquoi, en cas de problèmes respiratoires dans un troupeau, des analyses sont fondamentales afin d’éviter une contamination les années suivantes. « Si le lot de broutards a été acheté à un opérateur, il est important de connaître le nombre de cheptels d’origine. Plus il y en a, plus le risque augmente », alerte le vétérinaire. Le nombre de centres de rassemblement et la distance parcourue jouent aussi sur le stress de l’animal et sa sensibilité aux agents pathogènes. Boris Boubet observe que « certains éleveurs préfèrent d’ailleurs se fournir sur un nombre limité de fermes à proximité ».
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